Ce billet est dédié à tous ceux qui avez lu, partagé ou simplement réagi à mon retour dans le merveilleux monde des blogues. En fait, si je me fie aux statistiques offertes par la plateforme, vous avez été très nombreux à lire mon dernier billet même si la très vaste majorité d'entre vous n'avez aucune idée de qui je suis, c'est-à-dire un citoyen bien ordinaire qui a la charge d'enseigner l'histoire à une deux-centaine d'ados.
J'ai été habitué, dans le passé, à un lectorat beaucoup plus modeste d'environ une centaine de personnes par article. Les dernières statistiques cependant ont explosé, ce qui a même suscité chez moi quelques inquiétudes après coup...
1. ...pour la qualité de la langue. Je ne suis pas un grand littéraire, loin de là. J'écris impulsivement pour me défouler J'ai certainement laissé traîner des fôtes ci-et-là. Certaines intentionnelles, pour le style, pour marquer l'ironie.
D'autres moins.
Des fois, je me dis qu'avoir autant d''yeux pour te relire, j'aurais dû faire plus attention. En fait, je ne pense pas avoir un style "soutenu". Certains écrivent nettement mieux que moi. Mais ce style est le mien. Un peu impulsif, j'utilise un langage populaire et empreint de québécismes.
2. ...pour mes employeurs. Je n'ai rien dit que je renie, bien au contraire. Par contre, si c'était à refaire, j'ajouterais dans mon texte une ligne qu'à connaissance, mes patrons immédiats sont pas mal dans la même situation que moi (et nous tous), c'est à dire dans l'expectative. Mon constat se veut plus global que personnel.
3. ...pour mes collègues du privé. Au moins une collègue du privé m'a rejoint via mes courriels en voyant dans mon billet une attaque en bonne et due forme envers l'école privée, ce qui est à mon avis une mauvaise interprétation de mes propos. J'ai certainement une position sur clivage entre l'école privée et publique, mais ça ne m'empêche pas de tenir en estime la plupart des mes collègues du privé (comme du public).
4. ...pour mes élèves, s'ils tombaient par hasard sur ces billets d'humeur. Mais j'assume mes propos et jamais en classe je ne les tiendrais.
Mais c'est ça écrire, c'est imparfait et ça peut grafigner. Et aussi, parfois, on est plus lus qu'on ne l'aurait pensé à l’origine...
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Mais je ne suis pas si naïf non plus...
Je l'sais bien que plusieurs des 50 000 personnes qui ont consulté mon billet, dans les derniers jours, ont ouvert le lien parce qu'ils l'ont vu passer à travers les médias sociaux et ils se sont dit : "Ah bien tiens! Un prof qui se dit "maudit", je vais aller lire ça!
Clickbait. T'es tombé dans le panneau.
En fait, c'est juste pour fitter avec le nom du blogue que j'ai utilisé ce titre de "maudit prof". Un maudit prof dans un maudit blogue. Un nom que j'ai choisi il y a une dizaine d'année en auto-dérision.
Quand ils ont vu le nombre de mots du billet, plusieurs de ces cliqueux curieux ont rebroussé chemin. J'en ai certainement déjà perdu dans celui-ci!!! Non, je ne suis pas ici pour être bref.
Dans les faits, j'ai partagé la publication dans mon réseau, sur un groupe d'enseignants sur Facebook ainsi que sur mon compte Twitter. Si vous l'avez vu ailleurs, c'est tout de même parti d'une de ces trois sources.
Si vous avez abandonné la lecture, ou avez le goût de le faire, je ne vous en veux pas. Vous savez, je suis un peu pareil. Lire sur un cellulaire, une tablette ou ordinateur, je n'ai jamais été convaincu que c'était bien plaisant. Je suis de la vieille école, celle du livre est fait de papier.
La preuve que je suis vieux ? J'écris ici sur Blogger encore... Ça fait tellement 2010. Que voulez-vous, j'enseigne les choses du passé! Bref, tout ça pour dire que règle générale, si tu m'as pas convaincu que tu étais pertinent après une couple de lignes, les chances que je passe à autre chose sont aussi grandes que celles que Donald Trump fasse une déclaration stupide. Mais étonnamment, vous avez été nombreux à me lire jusqu'au bout. Vous m'avez surpris. La preuve est la qualité des commentaires laissés.
Je le dis sans aucune ironie, un gros merci!
J'ai pu échanger avec plusieurs d'entre vous sur la plateforme Blogger ou sur Facebook. Ce fut un exercice apprécié.
J'aurais toutefois aimé que mon message fasse écho en dehors du cercle fermé de l'éducation. Majoritairement, je pense avoir été lu par d'autres "maudits profs" comme moi. D'autres légumes comme moi.
Durant cette période inédite de notre histoire moderne, cette réflexion faite à partir de mon sous-sol m'a toutefois permis de constater que malgré l'isolement que nous connaissons actuellement, nous partageons, comme enseignants, bien plus entre nous que nous le pensons. Vos commentaires et vos réactions sur Facebook en font écho.
Ça ne m'empêche pas d'être découragé par ce que je lis ailleurs parfois.
Bien oui qu'on présentera au travail! Mais est-ce qu'on a le droit d'avoir des craintes légitimes ?
Collectivement, on a beau avoir cédé une bonne partie de nos droits individuels en acceptant ce confinement forcé, notre esprit critique n'est toutefois pas resté enfermé dans notre salon. On est en droit de questionner nos décideurs, surtout quand on ressent que notre opinion, depuis le début de la crise, n'a pas été requis.
En fait, depuis le début de l'Apocalypse, l'école publique l'a échappé. Mais les enseignants veulent faire partie de la solution.
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Bref, si tu aimes me lire, parce qu'on se connait, ou juste parce que tu aimes mon style, sens toi à l'aise de me suivre. Ceci dit sans prétention.
Commente ci-dessous. Envoie moi un message sur FB. Peu importe.
On sera pas toujours d'accord. Le gout de l'écriture m'est revenu. Est-ce que ça va passer ? Je n'en sais rien. Merci à ceux qui m'ont encouragé, notamment le
Professeur masqué.
Je ne parlerai pas ici que d'éducation, mais bien de tout ce qui me touche à cœur. La politique en fait partie, un sujet polarisant. mais ô combien passionnant. Oui, c'est le fun la politique.
Mais sache ceci, je ne suis pas un légume.