Ben oui, le gros Laraque a finalement marqué un but pour le Canadien. Il était temps, n'est-ce pas? On peut dire que c'est une grande victoire pour l'homme fort d'origine haïtienne. Un moment de réconfort en cette difficile période...
Faut dire que par les temps qui courent, les Haïtiens vont prendre les victoires, grandes comme petites, là où ils le peuvent...
Je ne commenterai pas l'ampleur de la catastrophe : tout le monde a pu voir l'étendue épouvantable, incroyable, incommensurable, et tous les "ables" possibles des dégâts.
Richard Latendresse, sors de ce corps!
Par contre, la situation actuelle en Haïti m'a amené vers deux constats :
1. On ne connait pas bien ce pays.
2. Nos soldats canadiens ne vont pas là où on a besoin d'eux.
Pour le premier constat, le thème de ce billet, c'est lorsqu'un collègue m'a demandé tout bonnement et simplement : "Cou donc, pourquoi ça marche pas en Haïti pis ça marche en République?" que j'en suis venu à cette conclusion.
Évidemment, on peut parler du passé esclavagiste du pays. La colonie française, d'abord autonome grâce à un général qui profite de la faiblesse de la France pendant la Révolution, amène l'ouest de l'île a se rendre compte qu'ils sont capables de s'affranchir du joug colonial. Exit les autorités coloniales hypocrites qui font ont fait une révolution sous le thème de l'égalité, mais qui refusent de l'accorder aux peuples sous leur domination. On est sous Napoléon, en 1804. On peut convenir qu'un nouveau pays qui se forme à partir d'une bonne partie d'esclaves, ça part à deux retraits deux prises dans le grand match de l'indépendance?
On pourrait aussi parler des règnes de Papa Doc et de Bébé Doc. Les fameux Duvalier et les Tonton Macoutes. Ces régimes de peur ont dominé pendant plus d'un quart de siècle la vie de Haïti.
De plus, on pourrait parler de tous les autres régimes qui ont été soit faibles, soit corrompus, comme celui de Jean-Bertrand Aristide. Je vous laisse le soin de classer vous même dans la catégorie qu'il vous plait le régime actuel. Vous avez une chance sur deux...
Reste qu'une élite domine le pays, alors qu'une majorité du pays ne profite pas des ressources naturelles que ce pays contient. Ou a déjà contenu, me reprends-je! Cette disparité amène plusieurs désespérés vers la criminalité ; qui dit instabilité dit difficultés économiques et sociales. Peu d'investisseurs vont s'intéresser au pays, ce qui créera davantage de pauvreté. Et le cercle tourne vicieusement.
La déforestation peut aussi être pointée du doigt. L'homme étant ce qu'il est, il n'a pas compris qu'en coupant un arbre, on prive le sol de racines qui permettent de le stabiliser. De là les dégâts de boue causés par des glissements de terrain, il y a quelques années.
Mais au delà de ces banalités, qui sont ignorées par plusieurs, qu'est-ce qui peut expliquer les difficultés de ce pays?
Voilà le temps de se poser sérieusement la question.
Pour se faire du capital politique ou pas, je m'en fous comme de la coupe de cheveux de René-Charles, mais Nicolas Sarkozy a eu l'idée qui me semble la plus juste. Un sommet sur Haïti. Quel est l'avenir de ce pays? Comment peut-on le relancer? Il est temps que les pays cessent de se mettre la tête dans le sable et agissent véritablement avec des solutions un peu plus originales que "on va donner des sous aux organismes qui aident les ptits Noirs avec des grosses bedaines". J'en conviens que dans l'immédiat, il faut donner des fonds à ces organismes - ceux qui sont légitimes - et qui agissent dans l'urgence. Mais après? Parce que oui, il y a un après.
Le Canada a un grand rôle à jouer. Et probablement l'armée canadienne aussi. Je reviendrai sur ce sujet plus tard, c'est mon deuxième constat.
En attendant, il serait intéressant que les médias s'intéressent vraiment à ce pays. Plus en profondeur que de de faire parler Luck Mervil ou Dany Laferrière devant le kodak.
Il y a sûrement autre chose à dire, question qu'on puisse éclairer davantage la population et que des éteignoirs cessent de faire circuler des courriels dénonçant le Bill C-248. Tu ne comprends pas de quoi je parle? Google est ton ami.